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Critique : La Sapienza, un film d’Eugène Green

23 mars 2015, par Untitled Magazine

Synopsis Alexandre et sa femme Aliénor, un couple qui ne communique plus beaucoup, partent en Suisse et en Italie sur les traces de l’architecte Francesco Borromini. En chemin, ils rencontrent deux adolescents, un frère et une sœur, qui transforment ce projet en quête initiatique.

Sapience : Sagesse de celui/celle qui possède le savoir, la science à un degré élevé ainsi que les qualités de jugement, d'habileté, de raison, de prudence.

Voilà ce qu’est La Sapienza, le nouveau film d’Eugène Green. La recherche de la lumière par le savoir. On comprend d'ores et déjà que le pitch tournera autour de cette seule question philosophique voire existentielle. Encore faut-il un sujet matériel pour pouvoir amener son propos, et ce sujet c’est l’architecture.

3 Dès le début se ressent comme un malaise. Le couple de quinqua dont la vie semble n’être que routine et désenchantement parle peu, avec une voix monotone voire glaciale. Il n’y a pas de contact physique, pas de sourires, aucune envie ou joie ne transparait à travers ces deux personnages morts. C’est un parti pris de l’auteur qui revendique un style bien à lui. Mais est-ce nécessaire, même quand on traite d’un sujet essentiel et grave, d’être aussi glacial ? Au contraire, les questions les plus profondes ne devraient-elles pas être abordées avec cette dose, même infime, de nonchalance qui permet la légèreté ?

la-sapienza En tout cas, sur 1h44 de film, 1h40 à peu près est imprégnée de cette lourdeur du jeu d’acteurs. Et ce ne sont pas les décors et la narration qui vont booster l’ambiance. De visites en visites, Alexandre et son protégé étudiant en architecture nous éclairent sur le pourquoi et le comment de tel ou tel monument. Grâce à une voix off qu’on devine être celle d’Alexandre, les règles de l’œuvre de Borromini nous sont exposées, de façon souvent trop détaillée pour un œil non avisé. Certes, les décors sont d’une beauté qu’on peut difficilement contredire. Malgré un style baroque lourd, avec des monuments à la symétrie parfaite et d’une propreté totale, il faut admettre que le spectateur en prend plein les yeux et que l’Italie parait un pays enchanteur architecturalement parlant. Mais cette exercice de fait découvrir un art à une personne non avertie relève plus du musée que du cinéma…

la-sapienza2Enfin, si l’on doit retenir un point particulièrement positif, c’est l’autre fil conducteur choisi par Eugène Green : le sujet de la transmission. Grâce à deux duos parfaits à ce niveau, le réalisateur tente de répondre à une question importante. Quels sont les bénéfices de relations extra temporelles où l’âge n’a pas sa place ? Que peut importer un quinqua à un adolescent qui se réunissent autour d’une passion commune, et vice versa ? La sapience peut être…

La Sapienza

Un film d’Eugène Green. Avec Christelle Prot, Fabrizio Rongione, Ludivico Succio… Sortie le 25 mars 2015.

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