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Critique : « La Fille Inconnue », un film des frères Dardenne

8 octobre 2016, par Untitled Magazine

Les frères Dardenne proposent un nouveau film, La fille inconnue, en compétition au dernier festival de Cannes. On y découvre, sur un rythme un peu trop lourd, le drame  d'un moment de vérité exploité dans ses affres les plus profonds. 

Jenny est une jeune médecin en remplacement dans le cabinet d'un généraliste de la banlieue de Liège. Un soir, une heure après la fermeture des consultations, la sonnerie retentit. Jenny empêche son stagiaire d'aller ouvrir la porte. Cette porte aurait pourtant pu sauver la vie d'une femme. Jenny en sera persuadée le lendemain, quand la police vient lui annoncer que l'on a retrouvé la jeune désespérée morte sur le bord du canal, non loin du cabinet. S'en suit alors une quête où la culpabilité et le besoin de vérité côtoient le poids des responsabilités.

christine-plenus-2 © Christine Plenus

Une tragédie moderne

Jenny (Adèle Haenel) n'a de cesse de chercher l'identité de cette fille que l'on a trouvée sans papier, sans téléphone, sans nom. Elle mène l'enquête, seule, faisant de cette mort une sorte de fatum qui la poursuit sans fin. Son personnage est lisse, ses tonalités toujours identiques et ses expressions égales. Elle renonce à une carrière brillante pour rester dans ce cabinet où flottent les fantômes d'une vie qui aurait pu être sauvée. La culpabilité guide ses pas, sans pour autant empiéter sur son travail, qu'elle mène toujours avec justesse et humanité. Les corps de ses patients convulsent, étouffent, brûlent alors que les stigmates de Jenny restent enfouies sous sa peau, asphyxies. Ce manque d'air se ressent également dans les diverses péripéties du film qui manquent de rebond. La jeune femme détricote les liens d'une recherche qui part d'une image, celle que lui a révélé l'enregistrement de sa caméra de surveillance, celle de la fille inconnue. Elle s'accroche à la mémoire de celle qu'elle aurait pu sauver.

christine-plenus3 © Christine Plenus

Une réalisation monochrome 

La réalisation des frères Dardenne est généralement sombre, et traite de sujets où l'être humain se confronte à la société. Ici les sentiments déclinés gravitent autour de la culpabilité, du doute, de la curiosité, des responsabilités à prendre et de l'aveu. Des thèmes proches, qui s'emmêlent et se confrontent à la vie du médecin. Une vie qui débute dans la morosité et l'angoisse. Une même et unique trame qui s'articule dans un thriller à la même gamme chromatique, les couleurs froides : le gris, le bleu, le blanc. S'ajoute à cela un thème linéaire, au rythme invariable et presque pesant pour le spectateur ennuyé. La couleur et le tempo ne varient pas dans ce thriller où le suspens est secondaire et où c'est bien les méandres d'un acte manqué qui sont explorés.

christine-plenus-4 © Christine Plenus

La fille inconnue relève d'un genre particulier de thriller psychologique où l'enjeu n'est pas l'enquête ni la recherche, mais la quête intérieure, l'abandon et l'acceptation de soi. Un film qui découpe mollement mais avec justesse les tourments humains.

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