"La Dune" est le premier long métrage du réalisateur israélien Yossi Aviram. Pour cette entrée en matière, le cinéaste est parvenu à réunir devant la caméra, une poignée de comédiens tout aussi originale que talentueuse. Le charismatique Niels Arestrup et la star israélienne Lior Ashkenazi dans la peau des personnages principaux. Guy Marchand, Emma de Caunes, et Mathieu Amalric pour les seconds rôles.
Niels Arestrup et Guy Marchand
Hanoch est seul sur une plage déserte d’un petit village des Landes. Au loin, Israël, son pays, qu’il a quitté pour une raison mystérieuse. Quelques jours plus tard, une jeune femme le retrouve inconscient sur le rivage. Personne ne parvient à savoir qui il est. L’inspecteur Ruben Vardi est sur le point de prendre sa retraite : pas question de se charger de cette affaire. Mais des faits étranges le décident à changer d’avis.
A travers cette histoire sur fond d’affaire policière, "La Dune" raconte la quête d’identité muette de Hanoch, personnage énigmatique sobrement interprété par Lior Ashkenazi. De son pays natal, Israël, à une France qui garde enfouie les souvenirs de son passé, Hanoch entreprend un voyage vers ses racines, qui prend rapidement la forme d’un appel au secours.
Emma de Caunes et Lior Ashkenazi
Partiellement inspiré d’un fait divers britannique, le film aborde le sujet des origines et de la paternité, avec en toile de fond certains thèmes chers au cinéaste. L'homosexualité qui unie les personnages joués par Niels Arestrup et Guy Marchand prolonge le documentaire "Deux vieux Garçons", réalisé il y a quelques années par Yossi Aviram. L’omniprésente des échecs dans le film, sert à la fois d’allégorie à l’intimité silencieuse des personnages, mais permet au réalisateur israélien d’entamer un travail sur cette discipline, avant son futur documentaire sur les sœurs Polgar, meilleures joueuses féminines d’échecs de tous les temps.
Beaucoup de silences, une trame développée sur les non-dits, Yossi Aviram accorde une place prépondérante aux regards, et minimise l’importance des dialogues. Un parti pris intéressant et efficace, lorsqu’il s’agit de confier cette tâche à des acteurs capables de transmettre à partir d’un simple regard. Parmi eux, Niels Arestrup, tout en douceur, se sert de cette mise en scène pour livrer une nouvelle partition éblouissante en vieux flic fatigué et dépassé par les évènements. Une prestation tout en retenue, loin des rôles auxquels l’acteur peut être habitué.

Si le mystère et l’intimité qui en découlent sont une réussite, les silences récurrents ne sauraient toutefois masquer une structure narrative fébrile par moments. Le manque de rythme plonge le film dans une forme de platitude, qui joue en défaveur d’un scénario intéressant. Un casting à la hauteur, pour un film qui aurait pu livrer encore plus. En dépit de quelques maladresses, c’est un premier long métrage plutôt prometteur que nous livre Yossi Aviram.
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