Natalia et Carlos sont deux jeunes amoureux de 20 ans qui se battent pour survivre dans l’Espagne actuelle. Leurs ressources limitées les empêchent d’évoluer comme ils le souhaiteraient. Ils n’ont pas de grandes ambitions parce qu’ils n’abritent pas de grandes espérances. Pour gagner un peu d’argent, ils décident de tourner un film porno amateur. La naissance de leur fille, Julia, sera le principal moteur de leurs changements.
Après le festival du film du Québec dédié à la jeunesse, c’est au tour du réalisateur c de pointer le bout de sa caméra sur les peaux douces de deux vingtenaires.Génération Web 2.0, génération Europe, jeux vidéo, NTIC (nouvelles technologies de l'information et de la communication), Minikeums et Club Dorothée sont autant de caractéristiques qui définissent ceux nés entre le début des années 80 et le début des années 2000. Mais ce n’est pas tout. Si les liens sociaux semblent se fissurer, creusant un fossé entre les générations d’après guerre et la nôtre, on continue d’aimer et de se soutenir, quand tout autour semble dire qu’il n’y a plus d’espoir.
© Marino Scandurra, tous droits réservés.
Parce que non, les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas paresseux, ne baissent pas les bras. Ils sont juste un peu abasourdis et parfois freinés par l’extérieur, mais ils continuent à se battre et c’est ce que montre le réalisateur dans son magnifique film La belle jeunesse. Dans une Espagne au chômage, perdue, une jolie blonde et un jeune barbu se battent pour s’en sortir. Entre coups durs et envie profonde de s’extirper de leur situation boueuse, ils s’aiment, se serrent les coudes, enchaînent les plans glauques pour grappiller quelques euros par ci par là .
© Marino Scandurra, tous droits réservés.
Puis vient ce qui devrait être une heureuse nouvelle, et entre tendresse et doutes, l’amour et la peur augmentant, ils rament encore et encore, sans flancher.Sélectionné au Festival de Cannes 2014 dans la catégorie Un certain regard, Jaime Rosales signe là une toile splendide, empreinte de réalisme et d’humanisme, tout en pudeur. Son actrice principale, Natalia, qui répond au nom de Ingrid Garcia-Jonsson est lumineuse. Les témoins et acteurs dans la vraie vie de cette époque grisâtre verront dans le film, pour beaucoup, le reflet de leur propre situation. Pour d’autres, La belle jeunesse forcera à l’empathie, et c’est ça aussi, la force du cinéma…
La belle jeunesse Un film de Jaime Rosales Avec Ingrid Garcia-Jonsson, Carlos Rodriguez… Sortie le 10 décembre 2014