Il était une fois un garçon, Léo, qui aimait une fille, Alma. Il lui a promis de la faire rire toute sa vie. La Guerre les a séparés - Alma a fui à New York - mais Léo a survécu à tout pour la retrouver et tenir sa promesse. De nos jours, à Brooklyn, vit une adolescente pleine de passion, d’imagination et de fougue, elle s’appelle aussi Alma. De l’autre côté du pont, à Chinatown, Léo, devenu un vieux monsieur espiègle et drôle, vit avec le souvenir de « la femme la plus aimée au monde », le grand amour de sa vie. Rien ne semble lier Léo à la jeune Alma. Et pourtant… De la Pologne des années 30 à Central Park aujourd’hui, un voyage à travers le temps et les continents unira leurs destins.

© Laurent Guérin

On avait vraiment envie de croire à cette histoire, celle de "la femme la plus aimée du monde"; glorieuse, épique et extra temporelle promesse d'histoire d'amour, adaptée du livre de Nicole Krauss. Dans les faits, il s'agirait plutôt d'un méli-mélo d'histoires, sans lien apparent, qui finissent, de façon très attendue et sans suspens aucun, par se recouper. Amants séparés par la guerre, par le cancer, par l'égo... Tous les poncifs de l'histoire d'amour y passent, difficilement rehaussés par des touches d'humours, portées seulement par le beau duo Derek Jacobi et Eliott Gould. Tout est trop simple dans ce film, de la construction des personnages à la réalisation, qui nous livre sur un plateau d'argent tous les doutes et toutes les énigmes censés nous tenir en haleine et nous émerveiller.

© Laurent Guérin

Résultat, difficile d'être touchés par cette démonstration exagérée de Radu Mihaileanu. Ras-le-bol des violons qui finissent par grincer à force d'être exploités pour tirer une larmichette, des personnages irréalistes aux dialogues creux et des scènes vues et revues mille fois déjà -le soldat qui part quelques années faire la guerre, remplacé par un bougre magnanime choisi par sa chère et tendre, seule et enceinte ? Dans le mille. C'est un véritable gâchis, car les prestations de Gemma Arterton et Sophie Nélisse -entre autres- sont d'une justesse déroutante, toujours sur le fil d'une finesse qui manque, malheureusement, cruellement à la réalisation.

Si vous vous attendez à la plus belle histoire d'amour jamais contée, vous serez grandement déçus. Avec L'histoire de l'amour, Radu Mihaileanu accumule poncifs et grandiloquence propres au genre lorsqu'on le vicie, difficile réalisation qui gâche à coup de guimauve le talent de ses acteurs.