L’étudiante et Monsieur Henri s’ouvre sur le début d’une colocation entre deux personnages qui n’auraient jamais pu cohabiter en temps normal : Constance, une jeune étudiante qui cherche désespérément sa voie, et Henri Voizot, un retraité aigri et colérique qui souhaite plus que tout briser le mariage de son fils car il n’apprécie pas sa bru. A cause de sa santé vacillante, le fils d’Henri cherche à lui trouver une jeune colocataire afin qu’il ne vive plus seul dans son grand appartement parisien, or cette dernière s’annonce comme un chamboulement dans la vie monotone et conventionnelle de la famille Voizot. Henri compte bien utiliser cette jeune femme pour déclencher le chao dans le couple de son fils Paul. Constance se retrouve contrainte à séduire Paul si elle ne veut pas se retrouver sur le palier, l’objectif étant de prouver à celui-ci qu’il peut plaire à une jeune femme bien plus ouverte et jolie que sa femme. De son côté, la jeune fille enchaîne les échecs scolaires et universitaires, et peine à trouver sa voie. De fil en aiguille, une complicité s’installe entre ces deux âmes troublées : l’une qui tente de se construire et l’autre qui tente de reconstruire les petits dégâts causés par les erreurs du passé.
Ce film s’ouvre sur plusieurs réflexions, à savoir : la relation entre Parents et enfants au moment de faire des choix capitaux pour l’avenir, qui sera le plus fort face au combat de l’orientation ? Henri voit à travers Constance la relation qu’il a eu avec son fils, et les choix qu’il lui a imposé, à tort. En effet, cette dernière souffre de la pression que son père lui fait subir autour de ses études, alors qu’elle cherche uniquement à s’émanciper vers un avenir qui serait le sien. Henri, lui, se rebelle tel un adolescent contre les choix trop stricts et conventionnels que son fils a pu faire au cours de sa vie. Ces deux générations vont fusionner afin de chambouler puis remettre de l’ordre dans leur vie et leur entourage, pas toujours là où on l’espérait. « Vivre de ses choix afin de ne rien regretter plus tard », cette leçon de vie est certes basique, et déjà vue et revue maintes et maintes fois au cinéma, mais le film la relate à travers tant d’humour et d’émotions qu’il nous en donne la larme à l’œil.
Le réalisateur a eu l’idée de ce film en visionnant un documentaire sur des jeunes étudiants cohabitant avec des personnes âgées, afin de subvenir à leurs besoins et leur tenir compagnie en l’échange d’un loyer plus qu’abordable. Ce phénomène très répandu en Europe, a permis de réunir deux générations que tout oppose. Mais loin d’être un film souhaitant principalement afficher des différences générationnelles et de milieu sociaux, comme on a pu le voir dans Intouchables sorti en 2011, L’étudiante et Monsieur Henri cherche en réalité à faire rire et émouvoir les spectateurs à travers les situations pittoresques des deux personnages dans leurs manigances, et à travers les difficultés de leur vie.
Ivan Calbérac nous offre un film à la fois drôle et émouvant, et plein de sincérité. Tiré d’une pièce de théâtre du même auteur, le scénario est très fluide et bien monté. Mais l’élément principal de ce film est les acteurs : Claude Brasseur, excellent en vieillard aigri et frustré, et le couple Guillaume de Tonquédec et Frédérique Bel incarne un duo frigide et très risible. Mais la bonne note à retenir de ce film c’est elle : Noémie Schmidt. Toute nouvelle dans le milieu du cinéma, elle s’incorpore son rôle à la perfection et marque nos esprits par son naturel et son charme. Calbérac avoue avoir choisi une jeune actrice méconnue afin d’apporter un peu de neuf dans le cinéma franco-suisse, et d’aider de jeunes acteurs à se propulser dans le milieu. Retenez le nom de Noémie Schmidt, elle est époustouflante dans ce film et nous espérons entendre encore parler d’elle à l’avenir.
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