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[Critique] L'Affaire SK1, un film de Frédéric Tellier

9 janvier 2015, par Untitled Magazine

Durant les années 1990, Guy Georges, fils de soldat américain et de mère française, est impliqué dans vingt affaires criminelles en France. Recherché durant de longues années, il est condamné en 2001 à l’emprisonnement à perpétuité pour sept meurtres. Plus de quinze ans après les faits, L’Affaire SK1, film de Frédéric Tellier, retrace la traque du tueur de l’Est parisien.

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Synopsis :

Paris, 1991. Franck Magne, un jeune inspecteur fait ses premiers pas à la Police Judiciaire, 36 quai des Orfèvres, Brigade Criminelle. Sa première enquête porte sur l’assassinat d’une jeune fille. Son travail l’amène à étudier des dossiers similaires qu’il est le seul à connecter ensemble. Il est vite confronté à la réalité du travail d’enquêteur : le manque de moyens, les longs horaires, la bureaucratie… Pendant 8 ans, obsédé par cette enquête, il traquera ce tueur en série auquel personne ne croit. Au fil d’une décennie, les victimes se multiplient. Les pistes se brouillent. Les meurtres sauvages se rapprochent. Franck Magne traque le monstre qui se dessine pour le stopper. Le policier de la Brigade Criminelle devient l’architecte de l’enquête la plus complexe et la plus vaste qu’ait jamais connu la police judiciaire française. Il va croiser la route de Frédérique Pons, une avocate passionnée, décidée à comprendre le destin de l’homme qui se cache derrière cet assassin sans pitié. Une plongée au cœur de 10 ans d’enquête, au milieu de policiers opiniâtres, de juges déterminés, de policiers scientifiques consciencieux, d’avocats ardents qui, tous, resteront marqués par cette affaire devenue retentissante : « l’affaire Guy Georges, le tueur de l’Est parisien ».

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Côté flic

Pour adapter l’affaire Guy Georges sur les écrans, Frédéric Tellier, habitué à la réalisation de polars pour la télévision (Obsessions, Les hommes de l’ombre), a choisi d’adopter le point de vue de la Brigade Criminelle, et d’un homme en particulier : Franck Magne. Interprété par l’omniprésent Raphaël Personnaz, ce jeune carriériste acharné qui a traqué le tueur durant tant d’années, va ressentir les douleurs d’un investissement professionnel de tous les instants. Derrière ce point de vue se cache la volonté du réalisateur de dépeindre le quotidien de cet inspecteur, le peu de moyens mis à sa disposition, ainsi que le manque de crédibilité initial aux yeux de ses supérieurs. C’est aussi un homme déterminé, pugnace, que l’on voit à l’écran. Sa vie privée est submergée par l’obsession de retrouver le monstre. Au coeur des atrocités du métier, envahit par la noirceur de l’humanité, Franck Magne porte le message véhiculé par Frédéric Tellier : montrer que la vie est plus forte que le vice et le mal, que la lumière perdure en dépit d’une extrême cruauté.

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Le traitement de Guy Georges

Réputé pour le sang-froid de ses meurtres, Guy Georges aurait pu être mis en scène tel un véritable monstre destitué de la moindre humanité. Mais conforme à l’ambition de son film, Frédéric Tellier, qui n’a pas rencontré Guy Georges, laisse la justice décider du sort du tueur de l’Est parisien et le réhabilite en temps qu’homme. Une humanisation qui ne cherche évidemment pas à justifier ses actes, mais s’éloigne des standards cinématographiques du «killer» classique. Tueur endurci, mais également homme blessé, c’est une image rare au cinéma que celle de Guy Georges dans l’Affaire SK1, loin de la caricature, proche des faits. Les aspirations du réalisateur à l’écriture sont alors satisfaites par Adama Niane, qui livre dans la peau de Guy Georges une performance puissante, ponctuée d’une scène finale intense et remarquable avec Raphaël Personnaz.

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L’affaire SK1 se révèle un drame policier très cohérent, quasi immersif, aux allures de thriller sombre et humain. Le fruit d’un travail long de cinq ans de documentation, et trois années d’écriture, aux côtés des protagonistes du 36 quai des Orfèvres. Très peu de liberté d’invention de la part de Frédéric Tellier, qui laisse les faits de l’époque construire le récit.




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