L'été et ses amours, sur fond d'une immense tendresse familiale et des douloureuses crises qui bercent la vie : Juillet Août est un film aussi délicat dans son fond que dans sa forme.
Laura, 14 ans, et Joséphine, 17 ans, partagent leurs vacances d'été entre leur père et leur mère : en Bretagne pour le premier, et dans le Sud pour la seconde. Un été houleux qui se rythme aux coups de colère, aux coups d'amour aux coups d'je t'aime. La cohabitation entre adultes et adolescents n'est pas des plus aisées, surtout quand certains membres de la famille s'empêtrent dans des situations dangereuses...
© Mathieu Morelle
La famille comme laboratoire d'apprentissage
Juillet Août allège les coeurs. C'est un film adorable, fin et bien pensé. Les relations créées entre les deux filles, jouées par les brillantes Luna Lou et Alma Jodorowsky, sont tissées avec réalisme, nervurées de remarques assassines et de câlins réconfortants lorsque l'une se rend compte que l'autre souffre plus que de raison... Pleins de bienveillance les uns envers les autres, les personnages ne font que refléter la position du réalisateur par rapport à ce cercle familial : un joli mélange d'amour et de haine, de ressentiments et de joie, qui se lie comme un tout face à l'agression. Lorsque Joséphine (Alma Jodorowsky) s'embarque dans une situation impossible, son père, sa mère et sa soeur vont se liguer pour la protéger, et ce sans jamais l'étouffer.
© Mathieu Morelle
Une réalisation impeccable
Diastème offre un film fignolé au peigne fin. Découpé en deux parties, il commence dans le Sud, chez la mère, au soleil, et se termine en Bretagne, chez le père, sous un ciel gris. Les contrastes sont flagrants, mais utilisés pour mieux mettre en valeur les liens qui unissent ces deux univers différents : les deux soeurs, le vol d'un bijou, les déboires amoureux des parents, des soeurs. Pour montrer que tous, au fond, tentent difficilement de s'en sortir avec leurs petites peines et crises personnelles (d'amour, d'adolescence, de grossesse...). C'est l'amour qui lie ces êtres perdus, déboussolés, la poésie aussi, qui transparait dans le regard du réalisateur et dans le choix de sa bande-son. Ecrite par Alex Beaupain (Les chansons d'amour), elle nous tire sans problème les rires et larmes initiés par la narration "On a vu / Luire / Tant qu'il a pu / Le vieux Soleil / Et puis il a disparu / Disparu"
Diastème réussit son coup en nous livrant un très beau film sur les relations familiales et sur l'apprentissage de la vie. Apprendre à grandir, apprendre à vieillir, à communiquer, à jouer (sans se faire mal), et surtout, apprendre à aimer. Ce n'est pas pour rien, sûrement, que la mer soit toujours proche, et que les personnages se retrouvent souvent à voguer sur différents bateaux...
https://youtu.be/JKMeVreU4FE