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Critique : "Harmonium", un film de Koji Fukada

22 décembre 2016, par Untitled Magazine

Véritable thriller psychologique, Harmonium renvoie le spectateur à son indiscutable solitude grâce à une construction très réussie qui relève quelques longueurs. 

Toshio et Akié mènent une vie tranquille avec leur fille dans une petite banlieue japonaise. Un matin, pourtant, le cours routinier de leur existence prend fin avec l'arrivée de Yasaka, un ancien ami de Toshio qui vient de sortir de prison. Toshio, à la surprise d'Akié, lui offre gite, travail et couvert. Petit à petit, ce personnage sombre et énigmatique va s'immiscer dans leur vie et bouleverser toutes leurs attentes...

Inquiétante étrangeté

Harmonium est extrêmement bien construit. Partant de la vie quotidienne réglée et tranquille d'une petite famille japonaise, Koji Fukada introduit avec une prudence qui s'avèrera fulgurante l'élément perturbateur que constitue l'arrivée de Yasaka. Anodine, cette arrivée inopportune agit sur la famille comme une bille qui renverserait une ligne de dominos. Ce personnage sombre, très sombre, à peine sorti de prison dissimule ses intentions sous un mystère permanent. Peu prolixe, il s'immisce pourtant petit à petit dans la vie de cette famille pas si banale, qui semble lever le voile sur ses propres contradictions au fur et à mesure que la présence de Yasaka grossit en leur sein. Une construction tout simplement brillante, qui tient en haleine et permet de soutenir une intrigue vicieuse.

Perméabilité du vice

Comme un cancer repéré trop tard, Yasaka dévore la famille de Toshio et Akié avec lenteur et conscience. Il révèle les envies secrètes de la mère, rappelle aux pères ses vices oubliés et enlève à leur fille tout espoir de vivre paisiblement. Un vice qui s'étire, s'étire et dévaste les personnages tout au long du film, qui se termine pourtant plusieurs années après la fuite de Yasaka. Chaque personnage est mis face à face avec ses doutes, ses peurs, ses vices, renvoyé de façon permanente à son ontologique solitude. On nait seul, et on meurt seul.

Koji Fukada signe avec Harmonium un thriller psychologique d'une qualité exceptionnelle, dont la construction brillante permet de tisser une tension permanente.

https://youtu.be/O-H3OhjczvI


auteur
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