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Critique : Disparue en hiver, un film de Christophe Lamotte

20 janvier 2015, par Untitled Magazine

Disparue en hiver représente la première expérience de Kad Merad dans un polar noir. Un rôle à contre emploi offert par Christophe Lamotte, qui livre un film personnel où le passé du réalisateur est inhérent à la trame narrative. Pour quel résultat ?

Synopsis : Daniel est un ex-policier reconverti dans le recouvrement de dettes. La cinquantaine solide, il effectue son "sale boulot" sans émotion, ni affect… Un jour d’hiver, sur le parking d’un routier, il se fait aborder par Laura, une fille de 18 ans qui lui demande de la raccompagner. Il accepte. En chemin, elle lui propose "ses services" contre de l’argent. Furieux, Daniel l’éjecte de sa voiture. Le remords et la violence de sa réaction le poussent à faire demi-tour et à revenir sur ses pas, mais Laura a disparu…

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Du rire aux larmes

Il est de coutume de voir chez le comédien confirmé un désir d’expérimentation de ses propres  limites. Confiné depuis plusieurs années dans des rôles comiques semblables d’un film sur l’autre, et auréolé de grands succès populaires (Bienvenue chez les Ch’tis, Les Choristes), Kad Merad a senti, à son tour, le besoin de s’essayer à un genre nouveau. Hilarant dans les années Comédie ! avec son compère Olivier Baroux, Kad Merad a récemment lassé par l’omniprésence de ses personnages souvent superficiels, dans des films non moins légers. Avec Disparue en hiver, Kad Merad prennait le risque de porter sur ses épaules un thriller qui se veut noir et intimiste.

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Acte manqué

Pour interpréter ce flic aigri et emprunt de blessures psychologiques profondes, Kad Merad se devait de sortir du jeu comique qu’il maitrise à la perfection. En d’autres termes, s’éloigner de son attitude désopilante à l’écran. Loin de parvenir à incarner cette transformation nécessaire, l’acteur prouve avec ce film que le changement de registre est une épreuve bancale. Sa prestation manque de relief, les émotions absentes sur le visage de Daniel sont grossières, et le personnage antipathique qui nous est proposé ne porte à aucun moment l’enjeu du film. L’intrigue mise entre les mains de cet ex-policier est tout aussi décevante. Aussi ambitieux qu'autobiographique, Disparue en hiver ne convainc à aucun moment. Le tout manque d’audace et ressemble à un énième thriller fade.




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