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Critique : « Demolition », un film de Jean-Marc Vallée

7 avril 2016, par Untitled Magazine

Tout démolir pour mieux reconstruire. Ainsi est le crédo du nouveau film de Jean-Marc Vallée : Demolition. Un voyage dans l'esprit de Davis Mitchell, joué par Jake Gyllenhaal, qui après la mort de sa femme va tenter de comprendre son manque d'empathie suite à cette disparition, tout en jonglant avec une fascination nouvelle pour la destruction. Une fable sur le deuil beaucoup plus sensible qu'il n'y parait entre deux coups de marteau dans des murs en béton, le tout bercé par une douce mélancolie.

demolition-jake-gyllenhaal-toronto-film-festival © Twentieth Century Fox

Le chagrin, la perte de l'être aimé, tant de sujets déjà brassés des centaines de fois sur grand écran. Alors quand un thème comme ceux-ci est traité avec autant d'originalité, on ne peut qu'accrocher. Il faut dire que le personnage de Davis aide beaucoup. Terriblement froid, antipathique, distant... autant de traits de caractère qui font qu'il semble difficile de s'accrocher à un tel personnage. Pourtant, Jake Gyllenhaal arrive avec succès à faire apprécier celui qu'il incarne. Jouant sans cesse avec les attentes du spectateur, Davis ne fait que répondre avec la plus grande spontanéité à ce qui lui traverse l'esprit ce qui provoque des situations inattendues, envoyant valser toute sa vie d'un revers de la main sans regrets. Le tour de force de Jake Gyllenhaal est de réussir à nous faire douter de l'amour que porte son personnage à sa femme et laisser entrevoir par moment de petites failles chez un homme solide en apparence. Petit soldat du monde de la finance arpentant au rythme des autres travailleurs les rues bondées de ce qu'on devine être Wall Street, ce jeune veuf troque petit à petit ses costumes parfaitement taillés avec poches et cravates accordés pour une tenue de « démolisseur ».

La manière dont évolue l'histoire au fil des minutes alterne entre moments euphoriques, scènes mélancoliques ou délires de Davis. Certains reprocheront au dernier né de Jean-Marc Vallée d'utiliser de trop grosses ficelles pour émouvoir le spectateur mais une fois ce procédé accepté, il est évident que Demolition n'est pas n'importe quelle histoire d'amour uniquement réalisée pour faire couler des larmes.

image-53fdfb05-1e35-4d58-8ce4-15259d646a58 © Twentieth Century Fox

Ce cheminement, cette évolution de Davis ne se fait pas seule et si il faut retenir un nom, en dehors de Karen Moreno jouée par Naomi Watts, c'est celui du jeune Judah Lewis campant le fils de celle-ci : Chris. La complicité entre Davis et Chris crève l'écran, quelque chose de très protecteur entre les deux personnages. Jake Gyllenhaal endosse le rôle du père qui va aider Chris à faire face à ses démons intérieurs tout comme lui et répondre aux questionnements de ce fils adoptif sur sa sexualité avec beaucoup de tendresse. Alors que la première partie du film développe la naissance d'un fort lien entre Davis et Karen, la seconde s'attarde beaucoup plus sur ce duo complémentaire offrant ses meilleurs moments de Demolition.

Demolition de Jean-Marc Vallée est donc une réussite. Une histoire d'amour mais également une histoire sur le deuil dans laquelle Jake Gyllenhaal explose le tout épaulé par Judah Lewis. Un film bien mené au rythme soutenu qui, sans avoir la prétention de marquer l'histoire du cinéma, offre un divertissement honorable à voir ce mois-ci dans les salles obscures si vous voulez verser une petite larme. A noter une bande-originale frisant l'excellence.




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