logo UNTITLED MAGAZINE
Le webzine des plaisirs culturels
Rechercher
Instagram Facebook Twitter

Critique : Big bad wolves, un film de Aharon Keshales

15 juillet 2014, par Untitled Magazine

Le Grand méchant existe en chacun de nous, sous différentes formes ; telle est la vision de la société de Big Bad Wolves. Aharon Keshales et Navot Papushado nous entraîne dans un monde sadique, pessimiste et sans concession.

Tout commence par une série de meurtres d’une insupportable atrocité. Le principal suspect de l’affaire est un professeur de théologie. Celui-ci est kidnappé par le père d’une des victimes, et un policier suspendu pour zèle. Le film se déroule alors dans la cave d’une maison isolée, où le père torture le suspect sans relâche, afin de retrouver la tête manquante de sa petite fille par les aveux.

© DR. Tous les droits réservés. © DR.
Tous les droits réservés.

Le rythme de ce thriller tout comme son suspens est prenant. Cependant, le scénario s’apparente fort au succès américain : The Prisonners de Denis Villeneuve (film haletant et très réussi qui ne pas facilite la tâche de ce film israëlien). Les contextes sont similaires; mais le fond et la forme diffèrent.

Big Bad Wolves se détache dans une violence parfois insoutenable. Le gore est retranscrit avec style, nous rappelant volontiers les travaux de Quentin Tarantino. Ce dernier n’hésite pas à affirmer Big Bad Wolves comme « le meilleur film de l’année ». Rien que cela.

© DR. Tous les droits réservés. © DR.
Tous les droits réservés.

Avant tout, doit être soulignée la remarquable musique du film: un travail de Haim Frank Ilfman. Le suspens et la terreur sont à leur paroxysme lorsque celle-ci démarre. Elle donne un rythme idéal au thriller, permettant une subtile et délicieuse montée et descente d’adrénaline.

Les personnages sont parfois manichéens et empêchent une identification ou même la moindre empathie. Voilà le plus grand reproche du film : un manque d’empathie. Le sans-pitié met le spectateur à l’écart: d’abord de la douleur du père d’avoir perdu une enfant dans de telles conditions, puis de la cruauté de la torture subite par le suspect. Ce manque de nuance, dû à cette vision fermée d’un monde sadique, rend les personnages froids et les maintient à distance du spectateur. Le film perd alors en réalisme. Une seule couleur, celle de la cave, donne envie d’horizon et d’évasion au spectateur. Un thriller brut de décoffrage qui manque alors d’empathie, de nuance, d’étendue.

© DR. Tous les droits réservés. © DR.
Tous les droits réservés.

De plus, le tout semble presque fait sans raison. Aucune raison n’est donnée aux malheurs, aux violences. Les Grands Méchants Loups sont partout et d’autant plus sadiques. Ainsi est la société selon Aharon Keshales et Navot Papushado. Ce thème de la violence gratuite ou justifiée par légitime défense mérite d’être nuancé et analysé. Mais l’instinct, plus fort que tout, en triomphe.

Le film redonne aux hommes ce sentiment animal qu’est l’instinct. Tout réside dans l’instinct du père, dans son besoin de vengeance, dans son chagrin. Un bon film à la vision claire qui ne plaît pas à tous.




auteur
Le webzine des plaisirs culturels.


Retour

Articles similaires

Les Éclatantes #5. Ateliers, expos et lives de Claire Laffut et Pépite
Dans un jardin qu'on dirait éternel - au cœur de l’art du thé japonais
« Imagine Pablo », le nouveau podcast du Musée national Picasso-Paris
Podcasts : de la culture à écouter
« Habitudes » : un tout nouveau podcast autour de l'habillement
Sélection "girl power"
Part-Time Friends : "Notre truc, c'est d'essayer de faire des bonnes chansons"
Magma : les témoins de l’Histoire ont désormais leur podcast
Inscrivez-vous à notre newsletter :
Site réalisé par
Ciel Bleu Ciel