Yael, une journaliste israélienne se rend dans un petit refuge entre Jaffa et Bat Yam dans la banlieue de Tel-Aviv pour y enquêter sur l’histoire d’Hannah Kibanov, juive survivante de l’Holocauste, devenue Siam Hassan en se convertissant à l’islam. Là-bas, elle rencontre la famille de cette femme récemment décédée et se laisse rapidement griser par les récits touchants et atypiques de chacun des membres de ce refuge. Ils y vivent dans l’amour et l’acceptation sereine de leur quotidien, en dépit des conflits de religion ambiants et de leur pauvreté. On comprend vite que Yael n’est qu’une médiatrice pour écouter chacune de ces histoires, chacun de ces petits bouts de destins qui sont autant d’hymnes à la paix et à la coexistence que des récits édifiants.
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Le film est tourné en plan-séquence de 81 minutes. Amos Gitaï a choisi ce dispositif pour ne pas créer de coupures dans le film : des coupures qui seraient à l’image de la distorsion entre deux peuples. Il rend ainsi subtilement compte d’un rêve de cohésion et de fluidité dans son film. Le plan-séquence donne l’effet d’un rapport au temps distendu et fragile, aboli peut-être ; c’est-à-dire au-delà des conflits géopolitiques. Derrière l’épaule de Yael, le spectateur pénètre ainsi dans le quotidien d’une famille de façon timide, fascinée et intimiste.
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« Ana arabia » signifie « moi l’arabe ». La trame de cette nouvelle, par ailleurs inspirée d’une histoire vraie est en riche d’enjeux. Pourtant, ils donnent la sensation de n’être parfois qu’effleurés. D’être traités, peut-être, avec une sorte de naïveté. Yael est ballotée de personnages en personnages de façon un peu passive. On aurait aimé que son rôle, que sa présence fût moins terne. Des récits instructifs sont traités sur un mode désengagé et la parole, fût-elle libre est parfois gratuite. Il manque à ces récits le sel de la discussion, l’émotion qui leur est due. En somme, Gitaï rêve d’une absence de barrières langagières, politiques, religieuses mais ce rêve reste confiné dans ces 81 minutes sans épilogue - trop ambitieux peut-être.
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