Amelle est manager chez Starbucks, Noom est oisif. Amelle fait de la danse, Noom joue à la PlayStation. Amelle, après s’être fait abandonner par un jeune homme infidèle, cherche une relation sérieuse et posée pour se remettre de cette douloureuse rupture. Noom, humilié par sa précédente conquête, souhaite réaffirmer sa virilité et s’imposer en tant que mâle dominant. Et encore, ces divergences ne seraient rien si les fossés – que dis-je, les gouffres – culturels se s’en mêlaient pas. Car oui, Amelle est Algérienne et Noom est Malien.
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On l’aura compris, tout oppose ces deux trentenaires. Et pourtant, ô surprise, Cupidon pointe son nez et toutes les certitudes volent en éclat.
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Malgré un synopsis des plus simples, pour ne pas dire franchement commun, le tout est littéralement sauvé par un pétillant duo d’acteurs. Amelle Chahbi et Noom Diawara sont radieux et leur naturel fait véritablement plaisir à voir, même une heure et demi durant. La bonne humeur transpire de cette joyeuse troupe dont l’entente, dans le film et dans la vie, ne fait pas l’ombre d’un doute.
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Mais ce qui pose fondamentalement question, plus que les débats – un peu réchauffés – autour de la compatibilité d’un couple aux origines et caractères différents, c’est la nature artistique réelle de ce long métrage. En effet, nombre de mises en scène et de répliques semblent plus relever du one man show que de l’œuvre cinématographique traditionnelle. Le film se présente ainsi comme une succession de vannes et de situations cocasses, à tel point qu’il en devient difficile de se laisser prendre par l’histoire. Si les réflexions des personnages prêtent à sourire, le récit de leur relation reste malheureusement trop superficiel et l’on peine à s’y attacher. Plus qu’un scénario bien ficelé, le spectateur découvre ce qui ressemble à une juxtaposition de petits sketchs. D’ailleurs la question du stand up n’est pas étrangère au film et à ses acteurs. Dans un phénomène de double mise en abîme, Noom Diawara, lui-même comédien s’étant produit sur scène en première partie Tomer Sisley ou Jamel Debouze, incarne un personnage travaillant sur son propre spectacle, dans un film tirant sur les ficelles du sketch. On en aurait presque le tournis. A l’écran néanmoins, l’ensemble manque un peu de rythme et de consistance et frôle parfois avec le cliché : Noom veut du « uc » et aime les décoltés plongeants, Amelle est jalouse et écoute Amel Bent à la radio, et cætera et cætera. Mention spéciale cependant pour le couple très cinégénique, sympathique et amusant formé par Aude Pépin et Pablo Pauly.
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A en croire le succès de la pièce de théâtre, la réalisatrice avait entre ses mains tous les ingrédients pour faire de ce film une comédie des plus relevées. Si le résultat de son adaptation au cinéma peut être quelque peu décevant, Amel Chahbi nous livre tout de même un film très agréable qui séduira pour sûr un large public.
Finalement, s’il est peu probable que les spectateurs emportent un souvenir indélébile de ce film, ils ne bouderont pas leur plaisir sur place.
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