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Critique : Alone (Don’t Grow Up)

5 avril 2016, par Untitled Magazine

Sur une île isolée au large de l’Ecosse, six adolescents se réveillent seuls dans leur pensionnat : surveillants et professeurs ont mystérieusement disparu. D’abord ravis d’être libérés de toutes contraintes, ils finissent par prendre la route, en quête de réponses. Devant eux se dessine progressivement l’apocalypse: infectés par un virus inconnu, les adultes se sont transformés en prédateurs sanguinaires. Désormais, pour survivre, le groupe doit répondre à deux questions : comment quitter l’île ? Et à quel âge devient-on adulte ?

Alone (Don’t Grow Up étant le titre original) est le troisième long métrage de Thierry Poiraud, après le déjanté « Atomik Circus », et le film de Zombies-Football-Apocalypse « Goal of the dead ».

Alors qu’en 1976, « Les Révoltés de l’an 2000 », film de Narciso Ibáñez Serrador, traitait de l’histoire d’un couple de touristes qui débarque sur une île pour y découvrir que les enfants de celle-ci ont assassiné la majorité des adultes ; le film de Thierry Poiraud, prend ici le contrepied avec une bande d’adolescents délinquants parqués sur une île et qui doivent échapper à des adultes tueurs d’enfants.

171285.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx Copyright Condor Entertainment

Avec ce charmant postulat de départ, Alone avait tout le potentiel pour devenir un classique des films de genre. On se plaît à suivre ces jeunes à problèmes, qui vont potentiellement vivre une journée idéale, rêvée à cet âge, sans adultes et donc sans règles. Les guerres d’égos et les amours transis vont vite être estompés par la mort qui rôde.

Quand devient-on adulte ? Est-ce lié à l’âge ? L’innocence n’a-t-elle pas un rôle là-dedans ? Est-il possible de faire machine arrière ? Autant de questions soulevées par le film qui n’auront pas de réponse. Si l’idée générale est la question suivante « Comment devient-on adulte ? », il est intéressant de voir le traitement infligé au groupe. Les suspicions vont bon train, et chacun se demande si l’autre n’est pas un adulte-tueur potentiel. Le fait d’avoir pris comme héros des délinquants n’est pas anecdotique. Le spectateur cherche à savoir si les vies passées et tumultueuses des personnages ne vont pas peser lourd dans la balance quand viendra le moment pour eux d’être confrontés au virus.

Au sein du groupe, aucune hiérarchie, comme dans « Sa majesté des mouches » par exemple, n’a le temps de se mettre en place. Le chaos arrive brutalement, et la course contre la montre des survivants empêche le groupe de se structurer et d’affirmer réellement des leaders. On pourra cependant apercevoir à la fin du film que d’autres groupes de jeunes tueurs de zombies résistent à travers l’île, et semblent être plus structurés et préparés à faire face au danger que nos héros.

169722.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx Copyright Condor Entertainment

Si le film laisse paraître une violence présente et assez crue, le réalisateur nous évite un remake adolescent d’un épisode de « The Walking Dead ». Il utilise des codes différents des films de zombies connus. Si tout ne marche pas il est quand même à souligner cette recherche de créativité et de démarquage.

Tourné aux canaries, le film tire le meilleur des différents aspects géographiques qu’offre l’île. Les territoires explorés ont une réelle influence sur le déroulement de l’histoire. Tantôt brumeux et sombre dans des forêts épaisses de nuit, puis aride dans un quasi désert, nos héros essayeront de regagner la civilisation en affrontant les pièges naturels. Ces aspérités sont parfaitement mises en valeur par la photographie de Matias Boucard déjà remarqué pour son travail sur « L’affaire SK1 ».

173629.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx Copyright Condor Entertainment

Même si le film contient beaucoup d’incohérences, et certaines scènes improbables, il reste un essai intéressant qui aurait mérité un peu plus d’intensité et un thème musical plus influent. Passé l’introduction intéressante, on ne cesse de penser qu’Alone est passé à côté d’être un très bon film, et que tout son potentiel n’a pas été exploité. Il reste cependant un bon film de genre qui ne trouvera malheureusement pas sa place dans les salles puisqu’il est sorti en VOD le 1er avril et sera dispo en DVD et Blu-ray le 8 avril

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