« Il est grand temps que nous nous penchions sur ce que nous avons fait subir à nos hommes au nom de la démocratie ». Direct et franc, c’est le message qu’a souhaité faire passer Tobias Lindholm, réalisateur danois, à travers ce nouveau long-métrage dédié aux soldats danois, engagés sur le terrain afghan durant près de 14 ans.

Claus M. Pedersen est le commandant d’une brigade de l’armée danoise affectée en Afghanistan. Au cours d’une mission, son unité est prise dans un guet-apens et se retrouve encerclée par ses ennemis. Dans l’urgence, alors que l’un d’entre eux est blessé, Claus décide de tout faire pour sauver son unité. Il va prendre un décision lourde de conséquences, en demandant le bombardement de la zone pour permettre l’arrivée d’un hélicoptère de secours. Une attitude qui permet à toute son unité de s’en sortir, mais dont les répercussions dramatiques vont l’emmener devant la justice danoise, accusé de crime de guerre.

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Avec la moitié du film qui se déroule sur les terres arides afghanes et l’autre au sein d’un tribunal danois, le film est bien équilibré. Le scénariste et réalisateur, Tobias Lindholm, a réussi dans son troisième long-métrage à jouer parfaitement sur les deux tableaux. Que ce soit sur le terrain ou de retour au pays, l’atmosphère de ce film est oppressante. Chacun se pose des questions : comment aurions-nous réagi face à un tel dilemme ?

Le film pose la question de la responsabilité de ces hommes soumis à une pression sans relâche en période de guerre. Claus M. Pedersen, interprété par Pilou Asbæk, se voit accusé d’avoir commis un acte irréparable pour son gouvernement, mais héroïque pour ses coéquipiers. De nombreux sentiments interfèrent alors au cours du procès soumis à quelques rebondissements bien sentis.

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Outre ces deux parties distinctes et marquantes (l’Afghanistan et le tribunal), on suit la vie de famille de Claus, et sa difficulté à entretenir des contacts réguliers avec ses proches. Interprété par Tova Nuvotny, Maria doit élever seule ses trois jeunes enfants en attendant le retour de leur père. Un retour qui n’aura pas la saveur tant attendue par cette mère de famille, qui vit les craintes et les difficultés de son mari par substitution.

Nominé aux Oscars dans la catégorie « Meilleur film étranger » en début d’année, ce film mérite largement les louanges qui lui sont faites. Sans en faire trop, Tobias Lindholm a réussi le pari de raconter l’histoire de ces êtres humains hors du commun.

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