Synopsis

Victor vient d’emménager au Québec avec sa mère. Dans son nouveau lycée, il accumule les retards et les rendez-vous chez le proviseur. Un jour, il assiste à un évènement violent qui va le bouleverser et entraîner chez lui une perte totale de repères...

2 temps, 3 mouvements : un titre mélodieux pour un film poétique

Quand Victor pose sa main sur l’épaule de son camarade de classe, le sujet est lancé et l’interprétation mise à rude épreuve. Car la toile de Christophe Cousin est beaucoup à la fois : la révélation d’un acteur prometteur, un film esthétique, un questionnement sur les relations parents-enfants, une ode au temps ou encore l’expression de la solitude.

L’acteur, d’abord. A la rédac’, on ne connaissait pas Zacharie Chasseriaud. Et pourtant. Dans le milieu de la télé depuis l’âge de 9 ans, c’est son rôle dans Les Géants, un film de Bouli Lanners qui le révèle au grand public. Dans 2 temps, 3 mouvements, il irradie tout simplement, avec sa tête blondinette et sa solitude trop lourde. Plans après plans, la caméra le suit, dans ses tribulations d’enfant solitaire et petit à petit on se prend de tendresse pour son personnage au caractère parfois trop trempé mais attirant malgré tout.

Cette rudesse dont Victor fait parfois preuve laisse pourtant place à une certaine poésie, une certaine finesse. L’enchaînement des plans fixes l’attention du spectateur sur le personnage. On se sent à la fois concerné et témoin, observateur attendri par ce mal être, ce besoin de solitude et de compréhension qui gravitent sans cesse autour de lui.

L’autre réussite du réalisateur, c’est de traiter de sujets importants (relation parents-enfants, crise d’ado, questionnement existentiel etc), sans tomber dans le jugement, la leçon de moral ou le mémoire de master 2. Le cinéma remplit ici sa fonction principale : montrer. On suit Victor comme on regarderait un documentaire sur des oiseaux tombés du nid. Quelle sera la suite ? Comment s’en sortira-t-il ? Est-ce que la mère a quelque chose à voir là dedans, ou comment pourrait-elle faire pour améliorer la situation ?

Autant de questions que l’on se pose pendant ou après. Jusqu’à cette fin qui donne la réponse et l’impression d’avoir assisté à une tranche de vie dans ce que la vie a de plus commun, d’intéressant : le méli-mélo hasardeux et pourtant si bien construit de périodes difficiles et d’épisodes plus lumineux.

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