Chaque année, pas moins 115 000 tonnes de produits encore consommables sont mis à la poubelle par les supermarchés. Pour remédier à ce problème, un magasin d’un nouveau genre a ouvert ses portes en Angleterre : le premier supermarché d’aliments périmés.
Ce tout nouveau supermarché situé près de Leeds en Angleterre est le fruit d’une association, The Real Junk Food Project, dont le but est de lutter contre le gaspillage alimentaire. Adam Smith, ancien chef de cuisine, en est l’instigateur. Connaissant bien le marché et conscient de l’importance de ce problème, il a notamment déjà créé des cafés où tous les plats sont cuisinés avec des restes. Il souhaite aujourd’hui s’attaquer aux supermarchés et petits commerces dont les invendus terminent à la poubelle.
Ainsi, l’association récupère les aliments dont la date de péremption est dépassée, et qui ne peuvent donc plus être vendus. Ils seront ensuite proposés à la vente, à des tarifs libres : chacun donne ce qu’il veut en argent ou en nature. Ce mode de fonctionnement permet de détourner judicieusement les lois de certains pays indiquant qu’un produit périmé ne peut plus être vendu. Depuis son ouverture, ce nouvel établissement reçoit 2 à 10 tonnes de nourriture par jour. Evidemment, les stocks et les produits varient en fonction des dons des magasins. Ceci a tout de même déjà permis aux plus démunis, dont de nombreuses familles, de se nourrir à moindre coûts, et surtout de manger à leur faim.
Des produits toujours consommables
Une question se pose inévitablement lorsque l’on parle d’aliments périmés : pourquoi prendre ces produits s’ils sont théoriquement impropres à la consommation ? Tout simplement parce que les « Dates Limites de Consommation » (DLC) ou « Dates Limites d’Utilisation Optimale » (DLUO) sont apposées sur les emballages pour donner une idée du temps de conservation, alors que la plupart des denrées sont consommables des jours, voir des semaines après. Au-delà d’une affaire de santé publique, c’est également un moyen pour les industriels de vendre plus, en incitant implicitement les consommateurs à jeter et acheter de nouveau. Mais pas de panique, Adam Smith l’assure, les produits donnés par les supermarchés sont contrôlés afin de déterminer s’ils sont encore consommables et s’ils présentent un risque pour la santé. La plupart sont même sentis et goûtés. Pour indication, il est estimé que le lait stérilisé, les œufs et les yaourts sont consommables deux semaines en moyenne après la date limite, des mois voire des années pour les conserves, ou encore une vie entière pour les pâtes, le sucre, la farine et le miel !
Le cas français
Chaque année en France, 10 millions de tonnes de déchets alimentaires sont produits, soit environ 137 kg par personne. Ce chiffre est considérable et ne doit pas être pris à la légère. Afin de limiter la production de déchets, le gouvernement a pris la décision en 2015 d’interdire les supermarchés de jeter les invendus, mais de les donner à des associations. Dans cette même idée, des épiceries solidaires ont été créées : elles revendent à des prix cassés des aliments aux DLC très courtes. Malheureusement, de nombreux établissements ne respectent pas cette interdiction et continuent de jeter. Un mouvement communautaire s’est d’ailleurs développer autour du gaspillage alimentaire, les Gars’pilleurs, que vous pouvez retrouver ici. Et pour mieux réduire vos déchets personnels, télécharger vite ces 5 applications.
En tout cas, le supermarché d’Adam Smith fait des émules en Angleterre et le projet compte bien se développer dans tout le pays. Alors à quand un tel magasin en France ?