Cloud Atlas c'est trois réalisateurs, six histoires, six époques mais un seul message touchant et captivant.
La première moitié du film résulte déconcertante. Les détails qui relient les histoires sont très subtiles - à part peut être l'apparition de Tom Hanks et Halle Berry dans trois des six récits- et ne suffisent pas à nous faire comprendre l'ensemble. Autre élément désorientant est l'alternance de genres cinématographiques. Du drame à la comédie, du thriller au sci-fi, il est difficile de se retrouver. D'autant plus que la durée des récits est limitée, et que, par un choix du réalisateur, ceux-ci sont interrompus avant d'atteindre leur climax. On reste alors initié et désorienté.
Or, il faut être patient et donner le temps à la trame de nous captiver. Petit à petit les récits deviennent plus cohérents : les histoires se ressemblent, les personnages se retrouvent dans des situations similaires. Le même effet se produit sur le plan technique. Les scènes entre deux récits se suivent, se complètent. On passe d''une poursuite à une autre, d'un baiser à une rencontre amoureuse… Le mélange éclectique devient alors homogène, compréhensible, enveloppant.
Un monstre à trois têtes
Cloud Atlas est un monstre à trois têtes. Tom Tykwer, Andy et Lana Wachowski s'associent dans l'adaptation cinématographique du roman éponyme de David Mitchell paru en 2004. Chaque réalisateur apporte sa touche. Le mélange de styles s'adapte parfaitement à la construction du film et ne résulte donc en rien choquante. Au contraire, le résultat est un film riche à tous les niveaux : scénario, montage, trame, genres, musique. Le message passe facilement et nous marque. Vous quittez la salle et il vous résonne dans la tête.
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Une image du film Cloud Atlas, sorti en octobre 2012 aux Etats-Unis - ©DR
Catherine Quiroga