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Céline Groussard : looseuse sublime en période d’essai

13 novembre 2015, par Untitled Magazine

Céline Groussard est une de ces looseuses sublimes. Un personnage atypique à la Wes Anderson, bancale, en désordre, semblable à aucun autre. Une originalité dont elle tire une force comique unanime dans son premier spectacle au théâtre de l’Apollo : En période d’essai.

21h30, Céline débarque sur scène dans sa tenue de petite fille sage : robe noir en dentelle et col claudine. Hésitante, bégayante elle se lance :

« Moi je m’appelle Céline Groussard. Groussard c’est un petit peu un nom à chier. Ce serait situé entre bien pérave et modérément bandant. C’est moyen. D’ailleurs je me considère moi-même comme globalement moyenne. »

© Fabien Prioreau. TOUS DROITS RÉSERVÉS. © Fabien Prioreau. TOUS DROITS RÉSERVÉS.

Le ton du spectacle est donné : les gens moyens. Les passe-partout, sans-vagues, un peu looseur. Ceux qui n’osent rien dire quand ils se font bousculer dans le métro, ceux qui préfèrent se taire pour éviter les ennuis, ceux qui ne se mettent jamais en colère. Ces personnages hésitants, peu confiants qui bafouillent quand ils demandent une baguette de pain à la boulangerie. Dans son spectacle Céline Groussard est tout ça à la fois. Grâce à son talent d’actrice elle créé un personnage aussi déjanté qu’attachant, jouant sur le malaise, les rires gênés, les silences à tel point qu’on se demande si c’est un rôle ou véritablement elle.   

Elle parle de la vie quotidienne, des tracas, des injustices de tous les jours, mais aussi des sujets un peu plus intimes comme l’amour chez les personnes âgées. Un univers curieux, surprenant quand elle nous parle du caractère pédophile de la discographie de Carlos par exemple, vulgaire parfois quand elle nous demande comment esquiver une bifle, mais toujours bienveillant et enfantin. Un rôle qui lui permet de dire les pires atrocités tout en élégance et légèreté, cachée derrière un personnage de première de la classe. Un décalage, une rupture avec les codes qui fonctionne assez bien.

© Fabien Prioreau. TOUS DROITS RÉSERVÉS. © Fabien Prioreau. TOUS DROITS RÉSERVÉS.

Céline Groussard est avant tout une comédienne du théâtre contemporain. Habituée des planches, elle parvient facilement à attirer l’attention de son public. Elle donne beaucoup d’énergie - de la danse au chant - et n’hésite pas à interagir avec ses spectateurs. Une sympathie palpable et une joie communicative qui se dégage dès les premières minutes.

Seul bémol au spectacle : le texte. Face à un jeu d’actrice irréprochable, le texte est en dessous. Tout le one-man repose sur les mimiques, les expressions, les agitations de ce personnage atypique et non sur les mots. Dire des vulgarités en contraste avec un personnage gentillet tient difficilement sur la longueur. « Je tenais à remercier l’alcool sans qui je serai encore vierge… du cul ». De même que sa petite voix aigu et stridente devient quelque peu dérangeante et préjudiciable passé 30 minutes de spectacle.

Du 12 novembre au 19 décembre Break entre le 19 décembre et le 7 janvier Apollo théâtre 18 rue faubourg du temple 75011 Paris




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