Après seulement 16 mois passés en tant que directrice artistique, Bouchra Jarrar quitte la plus ancienne des maisons de couture française.
Surprise ! Enfin pas tant que ça. Seize mois tourmentés, seulement deux collections… La relève de monsieur Albert Elbaz n’était finalement pas assez étudiée, pour permettre à la plus ancienne des maisons de haute couture française, Lanvin, de revenir sur le devant de la scène. Après les propos rapportés par l’agence de presse Reuters, en juin dernier, notifiant que les ventes des collections signées Bouchra Jarrar étaient très mauvaises et donc nocives à la maison de couture, son départ sonne comme une évidence.
« Bouchra Jarrar était très fragilisée par le manque de succès de ses collections. Son départ était acquis depuis un moment déjà. » Reuters
La créatrice de 46 ans, qui a reçu fin juin les insignes d'officier de l'ordre des Arts et des Lettres, était visiblement en désaccord avec Michèle Huiban, la directrice générale, selon les dire du site WWD. Des tensions qui auraient précipité ce départ, avant la Fashion Week Printemps-Eté 2018, prévue pour la rentrée prochaine. "J'ai beaucoup de pression", avait admis Bouchra Jarrar lors d'une interview donnée au South China Morning Post en mars dernier.
Des résultas en chute constante
Prise dans la tourmente depuis le départ brutal d’Alber Elbaz, tant aimé, Lanvin est en proie à des difficultés financières, selon Les Echos. Elle a, selon des chiffres cités dans la presse, accusé en 2016 une perte de 18,3 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 162 millions d'euros, en baisse de 23%. L’évolution de la maison, trop contrastante face au rebond observé chez certains de ses concurrents comme Louis Vuitton (propriété du groupe LVMH) ou Gucci (Kering), portées par les rachats de la clientèle chinoise, inquiète les actionnaires de la maison. Notamment Shaw-Lan Wang, actionnaire majoritaire à 75%. Rappelons que la milliardaire chinoise avait écarté, par le passé, une proposition de rachat de l'entreprise par le Qatar. Pour l’heure, Bouchra Jarrar laisse derrière elle une maison au patrimoine richissime mais visiblement essoufflée et de nouveau orpheline.