La galerie Celal a convié trois grand noms de l’art urbain - Popay, Bault, et Tetar Max - dans le cadre de son exposition Baraka, à voir jusqu’au 30 juillet.
Baraka, nom féminin : «Influence bénéfique qu'exercent certains personnages révérés de l'islam, ou certains objets sacrés». Avoir la baraka, c’est aussi avoir de la chance ; et quand on a l’opportunité de voir ou de découvrir le travail de trois pointures de l’art urbain au sein d’une seule et même galerie, on a forcément la baraka. Popay, Bault et Tetar Max ont délaissé murs et aérosols au profit de toiles et d’acrylique. Ils nous livrent une vision plus intimiste de leurs univers respectifs. Chacun à leur manière, ils nous transportent aux confins d’univers fantasques et primitifs, où les détails et les couleurs seront loin de vous laisser indifférents.
Bault, l’expérimentation de la couleur et de l’art brut
Chez Bault, les créatures interpellent. Insectes, animaux et masques tribaux composent un bestiaire onirique sublimé par une palette de couleurs incroyables. Cet Aveyronnais d’origine peint sur les murs depuis 1997 ; il a depuis développé son style unique, largement influencé par les arts premiers contemporains. Bault a également posé ses instruments d’artiste en atelier où son imaginaire foisonnant prend vie sur d'autres supports.
Au-delà d’un esthétisme et d’une émotion véhiculés, les œuvres de Bault révèlent bien souvent une deuxième lecture. Plus subtile que directe, celle-ci est en lien avec les inquiétudes qu'a l'artiste envers notre monde, comme par exemple avec ses représentations d'insectes qui représenteraient une idée de propagation de virus. A l’aide de bombes et de peinture acrylique, Bault multiplie les supports et les territoires d’expérimentations pour notre plus grand plaisir.
© Bault
Tetar Max, une écriture visuelle hypnotique
Des vagues de petits points, une série de symboles abstraits, de la couleur, ou pas. Les œuvres de Tetar Max en deviendraient presque hypnotiques ; c'est dire, certaines toiles nous laissent même un sentiment de mouvement. Tetar Max a développé au fil des années un code graphique qui lui est propre, à travers lequel l’acte de peindre est devenu un pan à part entière de son art.
En effet, ce sont les gestes d’écriture spontanés et non réfléchis qui vont conditionner son travail. Une écriture futuriste ? Peut-être. Ce qui est sûr, c’est que Tetar Max a cette obsession presque compulsive de laisser une trace sur un support, quelque soit l’outil, ou le médium. Une fois arrivé au bout de son idée graphique, l’artiste dévoile des fresques et des toiles à l’aspect primitif, pour un résultat esthétique et inspirant.
© Tetar Max
Popay, un langage pictural mystique
On s’arrête forcément devant une toile de Popay, tant il y a à voir. Chaque recoin de ses fresques baroques possède un nombre incalculable de détails, et on comprend vite son admiration pour Jérôme Bosch, célèbre peintre néerlandais (1450 - 1516). Les œuvres de Popay, c’est un peu comme Le Jardin des Délices version underground, composé d’une multitude de personnages semi humains et de formes organiques.
De manière générale, l’univers de l’artiste est assez dense et sombre, mais rehaussé par des touches de couleurs détonantes, ce qui confère à ses œuvres un aspect psychédélique et une dynamique visuelle. Ses toiles figuratives sont de véritables voyages aux tréfonds d'un monde futuriste et imaginaire.
© Popay
Baraka, c’est l’association de trois talents nés du milieu urbain, dont les œuvres primitives et oniriques sauront vous surprendre.
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