UNTITLED MAGAZINE
Le musée d'art et d'histoire du judaïsme met à l'honneur jusqu'au 29 janvier 2017 Arnold Schönberg. Par son exposition, "Peindre l'âme", le musée nous fait découvrir une facette méconnue du compositeur, également peintre. Une pratique à l'esthétique intime et touchante.
Arnold Schönberg (1874-1951), personnalité Viennoise, est l'un des compositeurs de musique contemporaine qui a participé à la déconstruction des habitudes musicales bâties depuis -presque- toujours. Par ses recherches vers l'absolu, il a créé de nouvelles harmonies aussi incroyables que déconcertantes. Mais Arnold Schönberg était aussi théoricien et enseignant, chef de file de l'École de Vienne, poète et peintre.
Arnold Schönberg, Vassily Kandinsky et la peinture
Schönberg évolue dans un environnement artistique en mouvement. Les recherches se tournent de plus en plus vers l'individu, vers ses perceptions et ses sensations. Kandinsky et Schönberg se rencontrent après un concert. Le Russe, père de l'abstraction, écrit au Viennois pour lui témoigner ses impressions. Commence alors une correspondance qui évoluera en une solide amitié, les deux artistes étant poussés vers une étude commune : celle de la représentation picturale des émotions sensibles véhiculées par la musique.
Vassily Kandinsky, Impression V (Parc), 1911, Huile sur toile, 106 x 157,5 cm, © Paris, Centre Pompidou, MNAM-CCI dist. RMN-Grand-Palais / Bernard Prévost
Arnold Schönberg, une personnalité touchante
L'exposition se présente véritablement comme un labyrinthe intérieur où le visiteur s'approche au plus près de la personnalité fascinante du compositeur Viennois. Entre photographies qui retracent son quotidien, lettres échangées, jeux d'enfants créés, prises de positions sur le traitement des Juifs sous le totalitarisme nazi et questionnements religieux, les interrogations intérieures s'affichent aux murs. Mais c'est bien sa peinture qui reste sans aucun doute, la plus pénétrante. Bouillonnement de couleurs, tourbillons d'émotions, omniprésence du regard, délicatesse du trait, contrastes et maîtrise d'une ligne nerveuse, ses œuvres mêlent un sentiment difficilement explicable. Oscillant entre douce mélancolie, grâce, délicatesse, angoisse et tourment, les peintures d'Arnold Schönberg sont pénétrantes.
Arnold Schönberg Gustav Mahler, 1910 Huile sur carton, 45,6 x 44,5 cm © Vienne, Centre Arnold Schönberg © Belmont Music Publishers/ Paris, ADAGP, 2016
-- Peindre l'âme, jusqu'au 29 janvier 2017 Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Hôtel de Saint-Aignan, 71 rue du Temple 75003 Paris
