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Angela Grauerholz : la distorsion de l'espace et des sensations

13 décembre 2016, par Untitled Magazine

Jusqu’au 24 mars 2017, Ecrins écrans proposée par le Centre culturel canadien, met à l’honneur la photographe Angela Grauerholz distinguée en 2015 par le prestigieux Scotiabank Photography Award.

Angela Grauerholz, prend ses quartiers d’hiver au Centre culturel canadien à l’occasion de la publication consacrée à l’ensemble de son oeuvre. Par une quarantaine de photographies, le public parisien pourra découvrir certains de ses travaux en couleur réalisés depuis 2011.

Une artiste infatigable

Née à Hambourg en 1952, Angela Grauerholz fait ses études entre l’Allemagne et le Canada. Diplômée en design graphique, détentrice d’une maîtrise en beaux-arts (photographie), enseignante et directrice du Centre de Design de l’Université de Montréal pendant quatre ans, elle trouve malgré tout le temps d’exposer dans les plus grandes manifestations internationales. Connue pour ses images de lieux ordinaires ou indéfinis, pour ses paysages hors du temps, Ecrins écrans propose d’associer, de confronter et de faire dialoguer, de façon inattendue, deux de ses séries.

Angela Grauerholz, Floating Frame, 2014, © Angela Grauerholz Angela Grauerholz, Floating Frame, 2014, © Angela Grauerholz

La magnificence de l’absence

Le premier temps de cette exposition est consacré à l’envie d’Angela Grauerholz de nous déstabiliser, de nous faire perdre nos repères par des cadrages audacieux entre opacité et transparence. Cette volonté de nous faire voir sans voir vise à attiser un désir dont la nature est indéterminée, entre absurde et sensualité. Par le biais d’une absence, dans Statuette ou Floating Frame, par un corps féminin tronqué, caché, ou hors champ, Grauerholz suscite notre curiosité et notre volonté d’en savoir plus. Dans la deuxième partie de l’exposition, on découvre la série Privation qui immortalise et documente les archives calcinées de l’artiste. Ces photographies au scanner questionnent les évolutions technologiques du médium photographique ainsi que le rapport que nous avons aux livres, notre mémoire collective. Comme un autodafé involontaire, Privation incarne le drame de l’incendie et de drame de la perte. Ainsi, Angela Grauerholtz semble nous proposer une nouvelle poétique des ruines du XXIe siècle.

Angela Grauerholz, Light Well, 2014, © Angela Grauerholz Angela Grauerholz, Light Well, 2014, © Angela Grauerholz

Un visiteur troublé mais continuellement accompagné

Alors que certaines photographies peuvent provoquer un trouble, le visiteur est pris par la main tout au long de la visite. Des explications nous accueillent, présentant l’artiste et le propos de l’exposition. Comme le souhaitait Catherine Bédard, commissaire d’exposition, un jeu physique perceptible s’installe avec le visiteur : « Ici, la relation entre architecture et décor, les lieux de passage et d’attente, les dispositifs de dissimulation et de révélation invitent à voir tout en nous interdisant tous les accès. » Pour poursuivre l’exposition débutant au rez-de-chaussée, le visiteur doit se rendre à l'étage supérieur en passant devant la photographie sombre d’un escalier menant à un espace inférieur, vers la lumière. Cette mise en abîme inversée, voire renversée de la réalité, interroge et semble suspendre le temps. L’arrivée au premier étage est plus douce, un dialogue entre Catherine Bédard, et Angela Grauerholz est retranscrit dans chaque salle, nous accompagnant au fil de notre visite. Cette présence, rassurante et didactique, nous permet d’appréhender et comprendre la série Privation reprenant vie sous nos yeux.

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Ecrins écrans, jusqu'au 24 mars 2017

Ambassade du Canada en France, 5 rue de Constantine, Paris, 75007

Entrée libre du lundi au vendredi de 10h à 18h




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