UNTITLED MAGAZINE
Humoriste incontournable et reconnaissable entre toutes avec ses tenues vestimentaires rouge, Anne Roumanoff revient sur scène avec : Aimons-nous les uns, les autres. Un spectacle déconseillé aux moins de 35 ans.
Élocution parfaite, présence charismatique, Anne Roumanoff est une habituée de la scène et ça se voit. Rien n’est laissé au hasard dans ce nouveau spectacle, les sketchs s’enchaînent avec fluidité et intelligence, traitant tour à tour du couple, des enfants ou de la politique. Chaque mot tombe juste et ne manque pas de faire rire la salle aux éclats.
« Les hommes passés un certain âge c’est comme les iphones ça tombe à plat et c’est long à recharger »
Bémol ? Moyenne d’âge de la salle : 40 ans minimum et fortement féminisée. Si vous êtes trop jeune pour connaître pôle emploi, que votre mari ne porte pas un nom datant d’après guerre (comme Jean-Claude) ou que vous n’aimez pas les enfants alors ce spectacle n’est pas fait pour vous. Aussi sympathique et souriante que soit Anne, aussi vivante et énergique soit-elle, le spectacle reste réservé à la bonne ménagère comme on l’appelle souvent. Celle qui se sent concernée par les problèmes de couple et la pilule viagra, les rivalités mère-fille ou encore les réunions de parents-élèves. Celle qui réserve sa soirée six mois en avance pour se rendre au spectacle avec son mari et ne manque pas de dire à la fin de la représentation : « C’était super, on a adoré ! ».
Malgré une parfaite maitrise de l’écriture et du bon mot, l’esprit léger et subtil propre à l’humoriste peut rapidement basculer dans la lourdeur et la blague graveleuse, remplacer la fine plaisanterie :
« Aziz ne mange pas de porc mais il m’a laissé jouer avec sa merguez »
Relevons tout de même le trait engagé de ce one man show - notamment avec ses célèbres sketches politiques « Radio Bistro » - poétique avec ses fables sur le pouvoir où il est question de coq et de pigeon à la Orson Welles et farfelue avec l’imitation de personnages hauts en couleurs, qui ne manqueront pas de surprendre les jeunes à défaut de les faire rire.
Jusqu’au 10 janvier 2016 Théâtre Alhambra – 21 rue Yves Toudic 75010 Paris Tous les jours à 21h sauf le dimanche à 17h
