Le Musée de l’érotisme à Paris a fermé ses portes le 6 novembre 2016. La vente aux enchères des objets d’art qui y étaient exposés a atteint la coquette somme de 450 000 €, dont un record pour un dessin de Wolinski.
Installé dans le quartier de Pigalle depuis 1998, le Musée de l’érotisme n’aura pas eu le temps de fêter ses 20 ans. Pour cause de non-renouvellement de bail, et en l’absence de solutions adaptées, ce musée atypique, unique en son genre en France, a fermé ses portes le 6 novembre 2016.
Fondé par Jo Khalifa et Alain Plumey, ancien acteur porno reconverti en directeur artistique, le Musée de l’érotisme accueillait en ses murs des expositions temporaires et une collection permanente riche de plusieurs milliers d’objets, dont la plupart ont été vendus aux enchères par la maison Cornette de Saint Cyr dans la foulée de la fermeture.
"Dessin à l'encre de Chine et aquarelle sur papier. Anonyme années 50." © Cornette de SaintCyr
Les collections permanentes du Musée de l’érotisme étaient agencées en quatre sections: art populaire, art sacré, art contemporain et maisons closes. On y trouvait aussi bien des gravures japonaises du XVIIe siècle que des photographies des années 1930, à l'époque où le One Two Two vivait ses heures de gloire.
Parmi les 2 000 objets vendus aux enchères, on retrouvait par exemple un bas-relief de Dali daté de 1977, une sculpture de Buccacio ou encore le plexi-cône d’Alex Varenne, Les Seins de Mona Lisa, adjugé pour 13 524 €. Mais l'oeuvre star de cette vente est un dessin de Wolinski, caricaturiste abattu le 7 janvier 2015 dans les locaux de Charlie Hebdo. Son "Chérie, le musée de l'érotisme va fermer, il est temps de songer à partir" a été adjugé pour 11 592 €, alors qu’il était estimé à 1 500 €. Il s’agit d’un record mondial pour un dessin de George Wolinski.
Alex Varenne, Les seins de Mona Lisa, 2003. / George Wolinski, "Chérie, le musée de l'érotisme va fermer, il est temps de songer à partir". © Cornette de Saint-Cyr
Finalement, la vente des œuvres du Musée de l’érotisme a atteint les 450 000 €, une fin en beauté pour cet établissement à part, qui aurait sans doute mérité plus d’attention de la part des médias et des Parisiens, et une meilleure mise en valeur de ses trésors coquins.