Un vent marin souffle sur Paris. C'est dans cet écrin tout de bleu et de mosaïque qu'ISTR a ouvert ses portes dans le Haut-Marais. Il propose d'élégants cocktails, des petits plats d'inspiration maritime et une dégustation d'huîtres sur le modèle new-yorkais de l'oyster bar.
Entre terre et mer. Il y a un point commun entre les côtes bretonnes et la baie de New-York, c'est la culture de l'huître. D'ailleurs, ISTR veut dire huître en breton et c'est autour d'elle que gravite le concept de joli restaurant situé au 41 rue de Nazareth. Philippe Morin, Pascal Gauthier et Pierre-Michaël Smague nous proposent ainsi une réinterprétation de l'huître entre terre et ciel, entre terroir breton et american way of life.
“Americans have a passion for oysters, which they eat at all hours, even in the streets.” Moreau de St. Mery
Ostréiculture et parisianisme. Si l'huître était autrefois un plat de pauvre notamment consommé par centaines sur les côtes, elle est aujourd'hui associée aux repas festifs ou luxueux, à des moments d'exception. Remise au goût du jour il y a déjà longtemps à New-York où dans les années 80, les huîtres se vendaient dans les rues aux côtés de hot-dog, de cacahuètes et de bagels, elle se décline aujourd'hui dans les Oysters bars qui parsèment la baie. Ce modèle séduit les trois amis qui de retour à Paris décident à leur tour de rendre l'huître plus accessible, plus moderne et plus familière. Ils construisent ce restaurant avec l'architecte new-yorkais Hecho Inc et le résultat est bluffant : un intérieur design, chaleureux et convivial. Un coup de coeur particulier pour les tapisseries délirantes et romantiques de Marianne Ratier. Bref, septembre c'était le bon moment pour ouvrir un bar à huître. Les fins connaisseurs savent bien que les huîtres se consomment lors des "mois en -bre" : septembre, octobre, novembre, décembre. ISTR tombe bien. Ici, les huîtres se consomment par 3 minimum (à partir de 6e) avec une sauce : tabasco, soja, gingembre, ou encore sous forme de tempura - craquant !
A l'abordage. Côté cuisine, Julien Kerwien (passé par Guy Martin et par l'Atelier de Joël Robuchon) réinterprète la richesse du terroir breton avec d'audacieuses créations (cassolette de coquillages au curry, gravlax de saumon et taboulé de choux-fleur, tataki de veau aux coques et salicornes...). Côté cocktails, Philippe Morin impressionne avec des créations déroutantes et délicieuses : le Skildrenk Martini, le Portait (gin, lime cordial et absinthe) ou encore le Kéfir Citron (vodka, liqueur yogourt, lemon curd, citron, bitter lemon et blanc d’œuf), à partir de 13Ee. On aime aussi les verres, vintage, baroques et élégants dans lesquels ils sont servis. Le petit plus de la maison : les "Oyster shooters", une création contemporaine à base de jus de tomate, de vodka et d'huître. ISTR propose aussi des vins de renom, avec une préférence marquée pour le Bourgogne et le Beaujolais. Bref, ISTR est une adresse chic et il faut compter une cinquantaine d'euros pour y dîner le soir mais c'est une adresse smart et ravissante, les plats y sont goûtus et de qualité, et surtout, le restaurant est tenu par de chics types avec qui il est toujours possible de discuter de cuisine, de voyages ou de grande marée. Goûtez-y.





