« Elle menait un combat pour redonner vie aux oubliés de la société, aux sans-abris, aux migrants, avec pour seule arme la photographie. Elle était jeune, elle avait du talent. C’était une artiste rayonnante ».
Voici ce que déclarait Jean-Luc Monterosso, directeur de la Maison Européenne de la Photo, au lendemain du décès de Leila Alaoui, survenu lors des attentats de Ouagadougou, le 15 janvier dernier. Retour sur le travail réalisé par cette jeune photographe.
Leila Alaoui était une artiste franco-marocaine née en 1982, et vivait entre Marrakech et Beyrouth. Elle étudia tout d’abord la photographie à l’université de New-York avant de se faire (re)connaître par le monde de la photographie artistique. Elle exporta par la suite sa passion aux quatre coins du monde dans de nombreuses expositions internationales (Paris, Dubaï, Beyrouth). Son travail portait sur divers domaines comprenant l’identité, les diversités culturelles ou la migration dans l’espace méditerranéen. Ainsi pouvions-nous qualifier son activité d’hautement humaniste. Ses oeuvres avaient su, en effet, mettre à l’honneur le désarroi de la jeunesse marocaine (« No pasara »), l’identité marocaine (« The moroccans »), ou encore le sort des migrants syriens venus clandestinement en Europe (« Natreen »). La vidéo « Crossing » retraçait alors leur long parcours. Leila Alaoui qui se décrivait comme « une militante utilisant un langage artistique », exposait en ce début d’année à Paris, pour la première biennale de photographie du monde arabe.
© Leila Alaoui - The moroccans